Je n'y croyais pas encore hier après-midi mais à ma surprise réjouie la météo de 19h de France3 Picardie promettait un temps sec pour ce jeudi 27 avril.
Et c'est vrai que dès son lever le soleil brille, le ciel est sans aucun nuage, d'un bleu pur mais bien menteur: il fait si froid que pour la première fois sur une sortie LD j'ai mon dessous polaire de ski et des chaufferettes entre mes deux paires de gants.
Je m'attends à peu d'aspirants. L'expérience des deux dernières années m'a appris que l'effectif se réduit dès que le kilométrage annoncé dépasse 199...je sais que le froid va en décourager d'autres et comme je les comprends! j'en ai marre de la piquette au bout des doigts!
Aussi suis je bien aise de nous retrouver tout de même à 8: Bruno G, Didier H, Dominique, Jean-Paul B, Michel H, Michel T et moi pour l'USCA et notre "invité" Jean-Luc R, soutenus par Florent en route pour le boulot, petit groupe souvent gage de grande réussite, ce qui va encore être vérifié aujourd'hui. Car ce fut une journée absolument épatante, un modèle de cohésion, un bonheur de sortie LD.
Olivier m'a appris hier qu'il ne retournait travailler que samedi, mais nous décidons tout de même d'aller comme prévu à Fort-Mahon. C'est le premier 200 de l'année, j'ai prévu un parcours très facile, nous retournerons là-bas plus tard par le superbe circuit de la vallée de l'Authie, plus exigeant.
Nous pédalons gaillardement pour nous réchauffer. Dominique a participé à un Liège-Bastogne-Liège hivernal samedi et craint la fatigue... il va m'épater toute la journée bien sûr !
Le soleil donne tout ce qu'il peut pour vaincre la fraîcheur de l'air mais la température ne montera jamais vraiment aujourd'hui. Certains garderont même leur coupe-vent toute la journée.
Notre troupe avance joyeusement dans le Printemps frisquet. Le circuit ne présente aucune difficulté. Il y a bien la bosse vers Bugny St Maclou...mais des travaux nous empêchent de la grimper...au moment pile où une imprévisible averse de grêle nous tombe dessus. Panique ! La sortie va-t-elle tourner à la galère ? On fonce nez dans le guidon vers le ciel bleu...Soulagement, l'attaque n'a duré que quelques minutes et nous n'avons subi aucun dommage humide. Le plaisir revient.
Comme promis à Dominique nous stoppons au cimetière chinois de Nolette. Émotion de constater le nombre impressionnant de tombes, tous ces êtres venus assurer l'intendance alliée, fauchés loin de chez eux par le climat samarien, étrangers morts pour la France, dont il est nécessaire de se rappeler l'histoire à l'heure où racisme et xénophobie n'ont plus honte de s'afficher.
Pas de GPS aujourd'hui, et je crains fort le dédale des marécages autour de St Quentin en Tourmont. Mais j'ai retenu les consignes de Gilles et j'accomplis l'exploit de ne nous égarer ni au retour ni à l'aller, DidierH guidant le dernier kilomètre afin d'entrer à Fort-Mahon par Routhiauville.
Poussez vous, j'arrive chez moi. Je savoure doucement chaque mètre de l'avenue, la lumière éclatante de la station balnéaire vide, la montée vers la plage, là où la mer m'a séduite pour la première fois, à l'âge de Rose...Mais, j'ai l'âge de Rose! La magie opère encore, quand mes yeux se heurtent à la ligne d'horizon, là où ciel et mer se confondent, la surprise me renvoie à l'émotion de la rencontre originelle...Le vélo est donc aussi une merveilleuse machine à remonter le temps ?
La marée est haute, la mer ondoie de vagues tranquilles, le sable étincelle, tout semble paisible...
Comme chaque fois nous sommes chaleureusement accueillis par le copain d'école de Didier , Michel, patron de "L'Amandine" (et donc d'Olivier). Je résiste aux cacahuètes, biscuits apéro et autres truffes au chocolat offerts, je crains trop une assimilation difficile ; cet héroïsme paiera, je ne souffrirai d'aucun souci digestif aujourd'hui.
Nous repartons joyeux, retrouvant nos routes sans aucune erreur, sereinement, poussés par le vent qui s'est levé pour nous aider. À Petit Port nous bifurquons sur le chemin de halage, la Somme ondule, le paysage est apaisant.
Un peu avant Eaucourt nous avons le plaisir de rencontrer Didier D, Henri, Jean-René, Manu, Patrick D,, tandis que Germain, Marc et William nous attendent à Pont Rémy pour, eux aussi, renforcer gaiement la troupe. Nous cheminerons allègrement jusqu'au but. La platitude du parcours et l'allure placide nous font avaler les kilomètres sans ressentir ni fatigue, ni "mal aux pattes".
Mais il faut tout de même s'arrêter... à " L'embuscade " où Jean-Paul offre une tournée à Didier H, Michel T et moi.
J'ai 203 km exactement.
À mon retour j'ai reçu une photo du Cantal par Céleste...la neige recouvre sa pelouse...j'imagine son épaisseur au sommet des cols que nous devons escalader puis dévaler tous ensemble dans un mois! Sur nos vélos, pas sur nos skis...
Un petit rêve...pédaler bras et jambes à l'air...ça viendra.