Nous sommes bien loin d'imaginer ce que nous allons vivre en reprenant la route ce matin de mars. La météo annonce un temps frais et sec,7°C à 8h, c'est bien raisonnable pour nous retrouver joyeusement, avides de vélo.
Nous sommes 23 au rendez-vous:: Bruno G, Christophe, Chrystel, Didier D, Didier H, Didier L,Dominique, Jean-Luc, Jean-Paul B, Manu,Michel H, Michel T, Olivier, Patrick P, Phiphi, Renaud et moi pour l'USCA,, Christine, Daniel, Germain, Hervé, Jack et Jean-Luc R pour les "invités".Et je sais que s'ajoutera en chemin Jean-Paul C. C'est donc un bataillon bien folâtre qui s'élance dans les rues.
Aucun danger de nous perdre, nous suivrons le parcours du brevet du club prévu le 1er avril cette année, avec Michel T en chef d'orchestre. Il va nous guider aujourd'hui et prend son rôle à coeur, répétant inlassablement les consignes de sécurité.
L'allure est paisible et fluide, nous bavardons, je pense à ma soeur, Sylvie, et à Philippe R, c'est leur anniversaire , ils sont nés la même année un 7 mars.
Germain crève pile au moment de l'arrêt-pipi à Yzeux; Patrick et Jean-Luc nous quittent pour rentrer comme prévu.
Mais ce qui n'était pas prévu c'est cette petite bruine qui nous tombe dessus. On sourit: ce doit être le micro-climat d'Yzeux...non, non, il ne pleut pas la météo affirme qu'il fait beau.
Mais au fur et à mesure de notre avancée il faut bien se rendre à l'évidence, oui il pleut, et de plus en plus! Après Abbeville c'est un déluge qui s'abat sur nos têtes. Nous sommes trempés, mes pieds sont des glaçons. Je suis complètement démoralisée.Moi qui prône le vélo plaisir ,voilà que j'ai entraîné l'équipe dans une galère... La troupe s'effiloche en petits paquets, on ne voit plus rien , on ne sait plus qui est où, devant, derrière...mais on se regroupe tous avant la piste cyclable, oui tous, car personne n'a fait demi-tour, de vrais guerriers. Nous avouerons plus tard qu'aucun d'entre nous n'a osé être le premier à se dégonfler mais que nous y avons tous pensé!
Nous atteignons St Valéry ; Au port Renaud m'informe qu'il ne s'arrête pas et rentre. Comme j'ai envie de partir avec lui!
Devant le "St Val" Daniel, Germain et Jean-Luc R font le même choix, effrayés du froid au redémarrage.
Mes autres compagnons se sont engouffrés dans la brasserie, J'ôte un maximum de vêtements, mes gants ont ruisselé jusqu'au poignet, trempant mes avant-bras...à côté de moi Christophe claque des dents, Didier commande un grand café pour tenter de se réchauffer, je reste à la Leffe que m'offre Dominique.
La pause sera beaucoup plus courte qu'à l'habitude, même les amateurs de moules-frites se hâtent de déguster, le retour nous inquiète trop! Nous ne posons même pas pour la photo devant la mer! Le panorama de la baie nous indiffére.
Enfiler nos tenues mouillées est une première épreuve, sortir une deuxième même si, ouf, il ne pleut plus.
L'activité physique étant un puissant remède contre le froid, je mouline dans la roue de Christophe... C'est salutaire: au sommet de la petite grimpette de Pinchefalise je commence à être réchauffée; je pédale sans me relever jusqu'à Cahon , seuls mes pieds restent glacés.
Le peloton se reforme enfin là pour rester soudé et uni. La calamiteuse matinée a cimenté notre solidarité. Didier H se sent fatigué et demande à rester seul avec le fidèle Jack pour ne pas nous retarder. Pas question, nous ne les laisserons pas sur le chemin, l'allure est ralentie. Avant Longpré nous rencontrons Henri, puis ce seront Jean-René , Patrick D et Philippe B au sommet du Panorama qui viendront compléter la compagnie.
Chrystel crève devant l'église d'Hangest, l'attente pourtant brève nous réfrigère, nous rappelant que le salut est dans l'action.
Il crève encore devant Samara où le soleil nous fait la bonne blague de se montrer enfin!
Et bien le plus incroyable dans cette histoire c'est....que nous sommes tous absolument enchantés de notre journée.
Je ne passe pas par la case "embuscade ", je rentre directement, mes chaussettes laissent des flaques sur le carrelage...
Je consulte mes messages un peu plus tard, au chaud sur mon canapé...Gabriel qui souhaite "Bonne vadrouille ", Sylvian qui pense à nous de Corse devant ce superbe paysage, Fred...tous nous croyaient au sec.
À mon récit Fred décide de riposter à notre infortune en "redoublant "un Amiens St Valéry dès samedi 11 mars, avecuniquement du plaisir cette fois, promis.
Alors, à très bientôt pour de nouvelles aventures.