Sommes-nous vraiment repartis pour sillonner les routes sereinement en cette année 2021? L'avenir proche nous répondra. Qu'importe en ce 20 février où l'Hiver joue au Printemps, nous voilà réunis pour une première sortie longue fort engageante quant à la suite de la saison.

C'est Fred qui m'a appelée lundi pour en suggérer l’idée  ; interrogés le lendemain au cours de ma première sortie club de l'année les aficionados habituels des sorties LD ont immédiatement ratifié le projet, la météo annonçant un samedi entre 10 et 15°C sous un soleil lumineux. Oui mais voilà moi je n'avais pas roulé sur la route depuis le dimanche 20 décembre, il y a donc deux mois. Certes ma condition physique s'est maintenue grâce au home trainer et au ski mais j'ai la sensation ce matin de me lancer dans un pari déraisonnable à la limite de l'extravagance, avec seulement 114km au compteur (65 mardi, 49 mercredi) pour une sortie de 125...

C'est ainsi, je ne peux pas résister au désir de retrouver mes amis et mon vélo, il faut profiter de chaque instant que la vie nous donne, les perce-neiges sont de sortie, et bien moi aussi.

Seul prudence: le confort d'un retour vent dans le dos. Et comme il est annoncé fort du Sud, nous n'irons pas voir la mer aujourd'hui.

Il fait déjà 10°C à 8h45 et pourtant je suis surprise du groupe de partants au club. Nous sommes 16! Certains feront demi-tour: Bruno Dh et Bernard L à Fleury, Geoffrey et son voisin à Famechon, Didier L, Chrystel et Philippe B au sommet de l'unique bosse du matin après presque 50km avec nous qui serons 9 sur la totalité du parcours Michel H, Fred G, Michel T, Mathias, Dominique, Renaud, Didier D, Fred V et moi.

J'ai pensé que les haies du  paysage  bocager de la vallée des Evoissons nous abriteraient quelque peu du vent et ce premier pari est réussi. Mes compagnons apprécient d'autant plus que le circuit est charmant.

J'avais appelé hier boulangerie et bistrot, nous étions assurés de trouver sandwichs et cafés seulement en vente à emporter, covid oblige. Et c'est aussi aujourd'hui jour de marché avec une baraque à frites qui fait la joie des deux Fred et de Mathias à l'appareil digestif indifférent à la diététique sportive et aux plats indigestes.

Phiphi m'envoie un SMS, il a raté le départ et roulé seul. J'envoie des photos de nous à Sylvain en vacances en Bretagne, et à Sylvian qui a 68ans aujourd'hui en Corse.

J’appréhendais une pose méridienne tronquée avec la fermeture des bars. Ouf, assis sur des bancs ensoleillés, nous retrouvons la joyeuse convivialité des pauses bistrots, souffrant à peine de l'absence de bière devant une belle église isarienne. Je craque pour l'équivalent d'un petit four sur l'éclair au chocolat de Michel T.

Nous repartons vent dans le dos dans un paysage de bocage normand, dans les pommeraies, traversant de longs villages -rues aux charmantes maisons à colombages, parcours déjà dépaysant pour cette première sortie longue, sous un joyeux soleil d'Hiver flirtant avec le Printemps.

Je me sentirai en difficulté dans la plate vallée des Evoissons vent dans le dos avant de retrouver un second souffle dans les bosses.

Michel H reprenait le vélo aujourd'hui après un arrêt fin décembre, à cause de soupçons de soucis physiques qui heureusement ne se sont pas avérés. C'était encore plus déraisonnable pour lui que pour moi d'envisager cette sortie...mais comme je le comprends, avec ce fol besoin de nous retrouver à rouler ensemble , d'autant plus impatiemment qu'avec la pandémie de Covid nul ne peut prévoir notre avenir cycliste à court terme. Il faut profiter de chaque instant autorisé sur le vélo.

La fin de la sortie est un enfer pour lui, d'autant plus que plutôt que la plate vallée de la Selle ce sont les montées de Contay à Taisnil que j'emprunte.

Nous devrons même nous arrêter dans le Campus, inquiets, pour l'attendre, lui habituellement si fringant, le vélo enseigne aussi l'humilité.

Quant à moi je suis si fatiguée par ces petits 124km qu 'après la douche, je m'ecroulerai sur mon lit dormant une bonne demi-heure.

Avec une seule envie: recommencer vite.

Ski du matin dans un paysage féérique